Emeutes multiethniques à Amiens : quand la misère a bon dos


 

Amiens

 

AMIENS – Marqués par des décennies d’immigration extra-européenne, le quartier nord et celui de Condorcet, au sud-est d’Amiens (photo) dans la Somme, ont été le théâtre d’émeutes multiéthniques dans la nuit de samedi à dimanche. Elles ont débuté par plusieurs incendies de poubelles, puis de voitures de particulier. Plusieurs jets de projectiles ont également eu lieu contre un bus et des véhicules de police.

Hier, soir, de nouveau, des poubelles ont été brûlées et les véhicules des forces de l’ordre en patrouille dans le quartier ont été caillassés. En mai 2009, la même zone s’était déjà soulevée, à la suite de la mort d’un motard au cours d’une course-poursuite. Onze voitures, trente poubelles et un poste de police avaient notamment été brûlés. Des caillassages avaient également eu lieu et un policer avait été blessé.

Pour un ancien médiateur de la ville, cité dimanche par l’AFP (Agence France Presse), ces nouvelles violences seraient l’expression d’un « ras le bol des jeunes qui se sentent exclus de tout ». La misère a bon dos. De nombreux Français de souche ayant du mal à joindre les deux bouts chaque mois, n’incendient pas leur quartier pour se faire entendre. Quant aux immigrés européens (Italiens, Belges, Polonais…) à la charnière du XIXème et du XXème siècle, ils ne touchaient pas d’allocations, ne disposaient pas de terrains de foot synthétiques dernier cri, de maisons de quartier et ne partaient pas à l’étranger sous le couvert de voyage de classe aux frais de l’Etat ou de la municipalité. Pourtant, ils n’avaient pas la rage contre la France…

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